___________________ Le Cri du BarJoTron (2ème époque) ______________________ Fiction publique de Chapitre 2 Laissons un peu notre héros en proie à ses angoisses bien compréhensibles... Près du parc, dans la voiture de la "pseudo" Margaux (le vrai faux Gargamou), l'innocente Coccinel devisait avec insouciance avec celle (celui) qui peut-être allait causer sa perte. - "C'est formidable", fit Margaux,"je ne pensais pas qu'on sympathiserait si facilement...Quand je pense qu'il ne m'avait jamais parlé de vous, quel cachotier. Ce pauvre JarBo, il est si bizarrement préoccupé parfois". En prononçant ces mots, l'odieux Gargamou avait du mal à réprimer un sourire sardonique... Coccinel était contente de s'épancher un peu, c'est vrai que JarBo était si mystérieux parfois...Margaux-Gargamou, pervers, ne résista pas au plaisir de lui demander: - "Parlez-moi encore de lui..." - "Ah, parler de JarBo !", dit Coccinel dans un soupir,"...c'est que aussi malingre soit-il, le personnage est si complexe. Il n'avait pas beaucoup de chance, vous savez. Armé d'un physique ingrat, à la BarJoSchool il était le bouc émissaire de ses petits camarades...Il mangeait beaucoup de CACAHUETES lors de ses petits moments de pause..." Margaux-Gargamou, l'encourageait en opinant du chef. Coccinel continuait... -"C'est pourquoi non seulement il était laid, mais gros aussi...Etonnant non ? Quand on le voit maintenant...En fait, il perdit son embompoint au service té-èf-un-lair en transportant les briques du père Bouygues...Ce n'est qu'après cette expérience militaire qu'il prit de l'assurance et trouva enfin sa confiance en soi. Enfin en partie, car je crois c'est aussi surtout grâce à la lecture de "La Théorie du Chaos Déterministe", doctrine de maîtrise de la pensée très en vogue à l'époque..." Maîtrise qui lui fut bien utile dans ses rapports amoureux...songeait Coccinel en souriant... Elle regrettait ce temps. Elle était simple, douce et gentille. Née d'un père bourru et d'une mère effacée, elle avait passée la plus grande partie de sa vie dans une innocence qui ajoutait sans cesse à son charme...Elle le savait, un peu...Elle se sentait libre de parler, légère... Le philtre que Gargamou lui avait fait boire commençait à faire son effet. ** JarBo, de son côté était arrivé à la brasserie, ce lieu mystérieux dont il commencait à comprendre l'importance (une sorte de passage sBarcio-Jantorel). Il avait cru utile de passer auparavant chez lui prendre quelques objets d'aventurier, style couteau de cuisine, boite de petits pois pour manger sous la pluie, colliers et perles pour amadouer les indigènes, fil en acier pour s'arracher les dents en cas de crise, etc... Dans la brasserie, il n'y avait personne d'autre qu'un étrange individu, le sourire en coin. Il reconnu immédiatement ce sourire si particulier : ...Le Laquais... Il s'attendait à tout sauf à ça ! Comme autrefois le regard du Laquais le glaçait... De plus, sorti de son époque, il était plus qu'anachronique dans le décor psychédélique un peu vieillot et désuet de la "Beautiful Laundrette". - "Ou est l'Ambassadeur ?", demanda JarBo. - "Il a été...retenu...", répondit le Laquais sans cesser de sourire, poli mais toujours hautain. Une voix enjouée ajouta gaiement: - "Cesse donc de plaisanter tout le temps mon frère, tu vois bien que tu ne le fait pas rire..." Cette voix ! Etait-ce possible ? JarBo se retourna d'un bloc. Margaux se tenait là devant lui, et ironique elle ajouta en ouvrant les bras - "Tu es content ? Le voilà "ton" ambassadeur !" Le sourire du Laquais devint béat... - "Margaux, je...Margaux, tu...euh...", bredouilla JarBo Pipo. Puis se ressaisissant : - "Non, tu ne m'auras pas deux fois, ignoble Gargamou ! Si tu es celle que tu prétends être, dis moi d'où vient la cicatrice que j'ai sur la fesse droite ? Allez j'attends !" La "Margaux" affichant toujours son sourire ironique s'avanca vers JarBo Pipo d'un air moqueur et lancinant. - "Allons mon choux, tu le sais bien, c'est ShowBizz qui t'a fait cette méchante cicatrice. Quelle idée de vouloir s'asseoir dessus, aussi... Elle te fait toujours mal ? Fais voir, chéri..." JarBo, pas si Pipo que ca, recula d'un bond. La réponse qu'il avait obtenu ne l'avait nullement convaincu. Il était incapable de dire le pouvoir et l'intelligence de ces êtres qui ne prenaient pas une ride en vingt ans et semblaient pouvoir se transformer physiquement comme bon leur semble. Pourtant, la Margaux de l'époque lui semblait tellement vivante et présente... A tout prendre il décida de jouer le jeu prudemment : - "Alors, tu es bien Margaux. Mais comment ? Tu n'as pas changé depuis vingt ans ! Etes vous tous éternels, ou avez vous la possibilité de voyager dans le temps ?" Margaux soupira... - "JarBo de mon coeur, tu es déséspèrant. Tu le sais bien pourtant que le temps n'est qu'une notion abstraite. Quand nous étions ensemble au dix septième siècle, tu ne posais pas tant de questions il me semble...Pfff..." C'était bien elle, il la retrouvait telle qu'il l'avait laissée, aussi belle et toujours soupe-au-lait. Pourtant, il ne put s'empêcher de lui demander: - "Explique moi, Margaux, puisque tu voyages dans le temps, tu le sais toi, ce qu'il advient du BarJoTron et de l'amour de l'Humanité... Alors si tu connais la fin de l'histoire, pourquoi t'acharnes-tu à vouloir bouleverser ma vie ?" Exaspérée, Margaux se taisait. Dans la rue déserte, on entendait le cri du vigile cybernétique: - "Clic, clic...il est minuit braves humains...et tout va bien...clic, clic."